Au Moyen Age, on donnait familièrement aux paysans le surnom de "Jacques". On appelait donc leurs révoltes soudaines et violentes des "jacqueries".

Les seigneurs du Moyen Age accablaient les paysans d'IMPÔTS, de taxes et de droits de toutes sortes. Pourquoi se gêner ? Sots, grossiers, taillables et corvéables à merci, pourquoi ces "Jacques" se révolteraient-ils ? Pourquoi ces manants oseraient-ils contester l'autorité du suzerain ? Et pourtant, ils se révoltèrent, les "Jacques" ! Le mouvement fut soudain et féroce. Les rancoeurs, accumulées depuis des ANNÉES, resurgirent brusquement : des paysans allèrent jusqu'à cuire un seigneur à la broche ! Ils obligèrent ensuite sa femme à goûter de ce mets singulier. Armés de couteaux, de bâtons, de faux et de fourches, menacés par la famine, les "Jacques Bonhomme", comme on les appelait, se transformaient en guerriers assoiffés de vengeance. Les seigneurs organisèrent alors une armée pour marcher contre eux. Le massacre fut épouvantable. En 1358, pendant la GUERRE DE CENT ANS, on extermina les Jacques par milliers. L'expression : "ne fais pas le Jacques" est d'ailleurs restée dans notre vocabulaire courant : peur ancienne des représailles ?

Agrégé de philosophie à 22 ANS, Jean Jaurès (1859 - 1914) découvrit tôt les problèmes du monde ouvrier et leur consacra sa vie. Principal dirigeant du parti socialiste français, il fonda, en 1904, le JOURNAL L'Humanité.

Issu d'une BOURGEOISIE intellectuelle et aisée de Castres, Jean Jaurès refusait d'admettre que la masse du peuple ne puisse profiter des bienfaits de la VIE et de la culture. Il considérait comme anormal que le prolétariat fût condamné à la misère. Cette passion de la justice le conduisit au socialisme. Quand il prenait la parole devant les ouvriers, sa voix, chaleureuse et convaincante, enthousiasmait l'auditoire. Il prédisait un monde nouveau où les travailleurs ne seraient plus exploités et auraient leur mot à dire. "Si tu l'avais entendu nous expliquer le socialisme", disait le mari à sa femme au retour du meeting, "je ne sais pas... il y avait quelque chose dans ce qu'il disait... C'était tellement bien ça !" Son assassinat, le 31 juillet 1914, au moment où la Première Guerre mondiale se déclenchait, accabla le monde ouvrier. Avec lui, le socialisme acquit en France ses lettres de noblesse et élargit le nombre de ses adeptes.

Élu pape en 1958, Jean XXIII (1881 - 1963) ne régna que 5 ANS. Ce court laps de temps lui permit pourtant de donner à l'Église catholique une image nouvelle, presque révolutionnaire. A sa mort, il laissait une papauté plus proche des hommes déshérités, particulièrement ceux du Tiers Monde.

Un JOUR, un groupe de fidèles romains se rendit au Vatican honorer le Pontife. Jean XXIII les accueillit par ces mots : "Vous n'êtes pas venus voir le fils d'un roi ni d'un empereur, ni d'un grand de la terre, mais un prêtre qui, fils de gens pauvres, a été appelé par le Seigneur à porter le poids du suprême pontificat." Ses parents exerçaient en effet le dur métier de métayer agricole. Le jour de son couronnement à Rome, on dit que ses cousins apportèrent leur casse-croûte, de peur de ne rien trouver à manger dans la ville ! Monseigneur Roncalli n'hésita pas, ce qui étonna, à prendre le nom de Jean XXIII qui avait été celui d'un antipape du début du XVe siècle. Jean VIII était mort empoisonné, Jean XIV étranglé, Jean XVI mutilé, Jean XXI écrasé par la CHUTE d'un plafond ! Mais le pape ne devait-il pas montrer la stupidité des superstitions héritées du paganisme ? II convoqua en 1962 le deuxième concile du Vatican qui affirma, pour la première fois, le rôle de l'église du Tiers Monde.

Fille de laboureurs aisés de Domrémy, en Lorraine, Jeanne d'Arc (1412 - 1431) obtint du dauphin, le futur Charles VII, la direction des armées. Elle galvanisa les troupes qui délivrèrent Orléans. Prisonnière des Anglais, elle fut brûlée vive à Rouen le 30 mai 1431.

Quelles sont les fameuses voix qui ordonnèrent à Jeanne de "bouter" les Anglais hors de France ? Le problème est impénétrable. Le sentiment national et religieux suscitait au Moyen Age des prodiges auxquels on croyait volontiers. Déjà avant Jeanne, Perrette de la Rivière avait soutenu un siège de 6 MOIS face aux Anglais. De toute façon le procès révéla une Jeanne particulièrement lucide. L'évêque Cauchon, qui voulait la faire apparaître comme une sorcière, lui demanda : "En quelle figure était saint Michel quand il vous apparut ? Était-il nu ? — Pensez-vous que Dieu n'ait pas de quoi le vêtir ? répliqua Jeanne. "Avait-il des cheveux ? — Pourquoi les lui aurait-on coupés ?" Curieusement, Jeanne resta oubliée pendant plus de 4 siècles. "Ressuscitée" par NAPOLÉON 1er, en 1803, lors de la guerre contre l'Angleterre, elle fut canonisée par l'Église en 1920.

Fondée par l'Espagnol Ignace de Loyola au milieu du XVIe siècle, en pleine contestation protestante, la Compagnie de JÉSUS devint rapidement le fer de lance de la Contre-Réforme catholique.

Ancien soldat, IGNACE DE LOYOLA organisa les jésuites comme une véritable armée destinée à vaincre le protestantisme. Le futur jésuite devait se dépouiller de tout et vouer une obéissance absolue à ses supérieurs : il devait, selon la règle, obéir "comme un cadavre qui se laisse porter et manier en tous sens" ou comme "un bâton que tient à la main un vieillard pour s'en servir à sa guise". Pour le recrutement, on choisissait des hommes vigoureux, à belle prestance, et habitués aux privations. Les meilleurs connaissaient l'avancement et la promotion. On chargeait les plus faibles des tâches subalternes. Au sommet de la hiérarchie, le général régnait sur cette étrange armée. Devenus très vite influents, les jésuites jouèrent un grand rôle dans l'enseignement et dans les missions d'évangélisation. Confesseurs des princes, ils participèrent également, et de près, à la VIE politique des différents États européens.

Jésus naquit à Bethléem en Palestine. Il passa les 30 premières ANNÉES de son existence à Nazareth, où il travailla comme charpentier avec son père Joseph. Le nouveau Testament nous raconte sa VIE et sa mort sur la croix.

Jésus a réellement existé. Un écrivain juif, Josèphe, qui vivait au premier siècle de notre ère, ÉCRIT : "A cette époque vivait Jésus, un saint homme qui accomplit des oeuvres merveilleuses et enseigna les hommes. Il fut suivi par beaucoup de Juifs et de Grecs." Jésus étonnait en effet ses contemporains : fils de charpentier, élevé dans un milieu pauvre, il discutait avec les prêtres et faisait preuve de connaissances étonnantes. Jésus rend la vue aux aveugles, l'ouïe aux sourds, la parole aux muets, il marche sur l'EAU et ressuscite les morts. Atrocement supplicié sur la croix, il est descendu au tombeau et ressuscité au bout de 3 JOURS. Pour les chrétiens, Jésus prouve ainsi sa divinité. Il est le Messie venu sur TERRE pour racheter l'homme de ses péchés et annoncer la bonne nouvelle ("Évangile"). Après sa mort des milliers de personnes — essentiellement des pauvres et des ESCLAVES — se convertissent au christianisme.

Au début du XIXe siècle, la presse se développe en Europe occidentale. Le nombre de journaux augmente et contribue à faire l'éducation politique du public.

Déjà puissante en Angleterre, la presse n'avait pas encore conquis l'Europe. Trop chère, trop difficile à lire, peu attrayante, elle était réservée à de riches initiés. Mais, vers 1830, des novateurs se posèrent la question suivante : "Comment gagner davantage ? En vendant peu de journaux aux riches ? Ou bien en vendant énormément de journaux aux moins riches ?" Vous avez deviné la réponse, encore fallait-il faire baisser le prix du journal ! Grâce à l'emploi de presses mécaniques, et surtout de la publicité, le but fut atteint. Des dessinateurs commencèrent alors à ridiculiser les hommes au pouvoir en les caricaturant. Punch, créé en 1841 en Angleterre, se spécialisa dans le genre. Il existe encore, ce qui prouve son succès ! Et surtout, les directeurs de journaux eurent l'idée géniale de publier des feuilletons : pour connaître la suite, on devait acheter le journal tous les JOURS. Quand les auteurs de feuilletons s'appelaient ALEXANDRE DUMAS et CHARLES DICKENS, la fortune du journal était assurée !