Fils d'un maitre doreur de Saragosse (Espagne), Francisco de Goya y Lucientes (1746 - 1828) entre à 14 ans chez un peintre de petit talent. Bon elève d'un atelier médiocre, rien ne semble annoncer l'artiste de génie.

Possédant bien son métier et même une certaine virtuosité, Goya poursuit une carrière sans heurts et devient à 40 ANS peintre du roi. Comblé de succès, d'honneurs, d'argent, il mène une VIE facile, mais demeure insatisfait. En 1793, il tombe gravement malade. Sa vitalité lui permet de vaincre son mal, mais il reste frappé de surdité. Durant des MOIS, envahi par un monde de visions, il lutte contre le désespoir. Brusquement, son talent s'épanouit. Une vie extraordinaire anime ses oeuvres nouvelles. En 1808, débute la lutte contre NAPOLÉON pour l'indépendance de l'Espagne. Saisi par l'horreur de ce qu'il voit, Goya commence, en 1810, à graver la série des Désastres de la guerre, terrible réquisitoire contre la barbarie. Lorsque le roi Ferdinand VII rentre à Madrid, Goya, artiste engagé, s'indigne de la VAGUE de répression qui DÉFERLE sur le pays. En 1824, il se fixe en France, à Bordeaux, où il meurt 4 ans plus tard.

Peintre espagnol infatigable, Francisco Goya (1746 - 1828) a laissé 500 peintures, 280 eaux-fortes et lithographies, un millier de dessins ! On y retrouve l'amour d'une Espagne persécutée, mais gardant sa noblesse et son âme.

On peut dire de Goya qu'il est le premier des peintres engagés. Dans ses tableaux, il nous raconte l'événement avec un sens du dramatique terrifiant. Des Espagnols, rebelles à la tutelle napoléonienne, avaient été fusillés par les soldats français. Goya peint alors la célèbre Fusillade du 3 mai. Mieux qu'un article de PRESSE ou qu'un discours pathétique, la vue de ce tableau devait soulever l'indignation des Espagnols et les appeler à la révolte. Tourmenté, Goya vivait en permanence dans une ATMOSPHÈRE inquiétante. Sur les murs de sa salle à manger et de son bureau, il avait aligné une série de peintures aux sujets sinistres, aux scènes hallucinantes, qui semblaient sortir d'un véritable cauchemar. Quand il mangeait, il avait ainsi devant les yeux Saturne dévorant ses enfants ! Ce n'est qu'à la fin de sa VIE qu'il trouvera un peu d'apaisement et de sérénité.