La VIE de Désirée Clary (1777 - 1860) ressemble à un conte de fées. Fille d'un BOURGEOIS marseillais, elle est courtisée, à 17 ans, par NAPOLÉON BONAPARTE, mais épousera finalement en 1798 le général BERNADOTTE et deviendra reine de Suède.

Désirée Clary vit son extraordinaire aventure dans une totale inconscience. De son ancien fiancé, Empereur des Français, elle continue à dire : "C'est un brave garçon." Et lorsque son mari devient prince de Pontecoroo, elle n'est pas plus impressionnée que s'il prenait un commerce, comme le papa Clary. Le futur roi de Suède a des colères terribles, qui terrorisent ses officiers. Sans tenir compte des yeux furibonds de son époux, Désirée les rassure : "N'ayez pas peur, il ne ferait pas de mal à un poulet !" La nouvelle reine met 13 ANS à rejoindre la Suède qui lui paraît si loin. Elle confie à Talleyrand : "Que c'est triste les cours, quand on n'y a pas été élevé." Sa première visite officielle est pour la Scanie. Les paysans l'accueillent aux cris de "Vive la Reine !" Touchée, Désirée confie sa joie à son chambellan, un brave homme qui n'ose lui avouer que la phrase entendue : "Vi ville ha rein", signifie tout prosaïquement : "Nous voulons la PLUIE"...

Reine d'Eqypte, Cléopâtre (69 - 30 av. J.-C.) joue habilement de sa beauté et de la ruse pour sauvegarder son trône. Elle séduit, tour à tour, César et Antoine. Vaincus à Actium par Octave, Antoine et Cléopâtre préfèrent la mort à la captivité.

Cléopâtre se trouve en butte aux intrigues de son frère et mari Ptolémée XIII. A l'annonce de la victoire de CÉSAR à Pharsale, en août 48, elle rentre clandestinement à Alexandrie. Le général romain est très monté contre Ptolémée qui lui a fait porter la tête sanglante de Pompée. Cléopâtre décide d'en profiter. Elle s'introduit dans le palais de César, enveloppée dans un tapis que porte, roulé sur l'épaule, un de ses serviteurs. Quand le Romain voit sortir du paquet, déposé à ses pieds, la jeune reine resplendissante, ses griefs fondent aussitôt. En 45, lors de son triomphe, César invite Cléopâtre à Rome et, en hommage à la reine d'Egypte, fait placer une de ses statues dans le temple de Vénus. 15 ANS plus tard, c'est encore une statue, en or, qui figure au triomphe d'Octave, à la place de Cléopâtre elle-même, morte de la morsure d'un ASPIC.

Bartolomeo Colleoni (1400 - 1475) est l'un des plus fameux condottieri, ces capitaines mercenaires au courage légendaire, qui mettaient au service des divers Etats italiens leurs soldats, leurs CHEVAUX et leurs armes.

Né près de Bergame, Colleoni apprend le métier des armes dans le royaume de Naples, sous les ordres de SFORZA, avant de s'engager au service de la république de Venise. Celle-ci est en guerre contre le duc de Milan, VISCONTI, dont les soldats encerclent Brescia. Colleoni conçoit une idée folle pour secourir les assiégés : faire passer des bateaux, du FLEUVE Adife au LAC de Garde, à travers la campagne. Des centaines de ses hommes aplanissent le terrain, tandis que d'autres construisent des glissoirs, sur lesquels seront tirés les bateaux. Lorsque tout est prêt, 150 couples de BOEUFS puissants, attelés à un réseau de CORDAGES, tirent leurs charges avec ensemble, dans un gigantesque effort. Le voyage se déroule sans accroc, devant des paysans étonnés de voir des navires à travers champs. 6 bateaux sont ainsi acheminés jusqu'au lac, avec leur chargement d'hommes et de ravitaillement. Leur arrivée sauve la cité encerclée.

Le Génois Christophe Colomb (vers 1450 - 1506) découvre, le 12 octobre 1492, une ÎLE des Antilles dont il prend possession au nom du roi d'Espagne. Il accomplira 3 autres voyages au Nouveau Monde et explorera l'Amérique Centrale.

Parti de Palos, en Espagne, le 3 août 1492, Colomb navigue depuis près de 2 MOIS sur l'Atlantique, à bord de la Santa Maria, que suivent la Pinta et la Nina. De plus en plus inquiets les hommes s'agitent, certains demandent que l'on retourne en arrière. Bientôt la révolte gronde. Il faut menacer de faire pendre une demi-douzaine de matelots pour rétablir le calme. De retour en Espagne, Colomb, nommé AMIRAL et vice-roi des contrées nouvelles, se trouve en butte à la jalousie des Grands du royaume. Au cours d'un festin, l'un de ceux-ci lance : "Ce voyage aux Indes n'était pas bien difficile !" Colomb, qui a entendu, prend un oeuf dans la main : "Certes non, monseigneur... mais il en est de toutes choses comme de cet oeuf : si je vous prie de le faire tenir droit sur la table, vous n'y parviendrez pas. Et c'est pourtant simple : il suffit d'écraser légèrement, comme ceci, l'une de ses extrémités !"

Fils d'un valet de ferme, l'Anglais James Cook (1728 - 1779) s'engage comme mousse à 14 ANS. Officier à 40 ans, il reçoit le commandement de 3 expéditions dans le Pacifique qui le mènent, entre autres, en Nouvelle-Zélande et en Alaska.

Cook fait régner une discipline de fer à bord de ses navires. Il s'en félicite quand, en décembre 1772, au cours de son deuxième voyage, il rencontre la BANQUISE par 57° de latitude sud. Les énormes blocs de GLACE, sur lesquels les bateaux risquent de s'écraser, provoquent la panique. Ce serait le sauve-qui-peut général si les marins ne craignaient, par-dessus tout, la colère de leur commandant. Celui-ci, sans émotion apparente, leur ordonne de longer la muraille menaçante. Un même sentiment de terreur anime les indigènes des ÎLES Hawaii : ils adorent Cook comme un dieu, à cause de son fusil qui sème la mort à tous les coups. Le 14 février 1779, l'Anglais a un geste de pitié qui lui sera fatal. Un homme lui ayant lancé une pierre, il se contente de répondre par quelques plombs de CHASSE; le coupable ne tombe pas. Libérés de leur crainte superstitieuse, ses compatriotes se jettent alors sur Cook et le massacrent.

L'Italien Fausto Coppi (1919 - 1960) remporte 2 fois le Tour de France et 5 fois le Tour d'Italie. Recordman de l'HEURE, champion du monde sur route et de poursuite, il reste un modèle pour tous les coureurs cyclistes.

En 1940, Fausto n'est encore qu'un gregario, un "domestique" de Gino Bartali. Avant le départ du Tour d'Italie, celui-ci dévoile à ses équipiers son plan de course. Son cadet, bien renseigné, remportera l'épreuve. Coppi, homme mystérieux, parle peu. Bartali le soupçonne de se doper. En 1946, toujours dans le Tour d'Italie, il le voit jeter une petife fiole. Il note soigneusement l'endroit, retourne sur les lieux, retrouve le flacon et le fait analyser : il n'a contenu qu'un inoffensif fortifiant vendu sans ordonnance ! Rivaux, les 2 hommes ne s'en estiment pas moins. La veille de son mariage, Coppi est au départ d'une course. Bartali lui demande : "Quel cadeau te ferait plaisir ? _ Ton bouquet, si tu gagnes : je le donnerai à ma femme." Or, Coppi est vainqueur. Il tend ses FLEURS à Bartali. "Qu'est-ce qui te prend ?" s'étonne celui-ci. Fausto répond, en souriant: "Elles te reviennent. Tu t'es donné assez de mal pour me laisser gagner !"

Le CONQUISTADOR espagnol Cortés (1485 - 1547) débarque au Mexique en 1519 et impose l'autorité de Charles Quint à l'empereur AZTÈQUE Moctézuma. Après la mort de celui-ci, il réduit ses sujets en ESCLAVAGE et fonde la Nouvelle-Espagne.

Parti de Cuba, Cortés ABORDE au Mexique avec 508 soldats, une centaine de marins, 16 CHEVAUX et 14 canons. Pour couper court à toute velléité de retour en arrière, il fait saborder ses navires : décision que CERVANTES devait célébrer comme l'un des actes d'héroïsme les plus fous de l'Histoire universelle. Pour parvenir à ses fins, Cortés doit gagner la confiance de Moctézuma. A leur première rencontre, un incident manque tout gâcher : lorsque l'Espagnol s'avance pour embrasser l'empereur, 2 gardes s'interposent, aucun homme n'ayant le droit, sous peine de mort, de regarder en face leur souverain-dieu ! Bien des ANNÉES plus tard, en Espagne, Cortés connaît la disgrâce. Pour attirer l'attention de son maître, il se jette devant le carrosse royal. CHARLES QUINT demande, indigné : "Qui ose m'arrêter ?" Et Cortés de répliquer fièrement : "L'homme qui vous a conquis plus de royaumes que vous n'avez reçu de villes de vos ancêtres !"

Né à Alexandrie au VIE siècle après J.-C., le moine Cosmas est un ancien marchand, à qui ses voyages en Inde ont valu le surnom d'Indicopleustes (Navigateur de l'Inde). Il a ÉCRIT plusieurs traités de géographie dont un seul nous est connu.

Comme ses contemporains, ce grand voyageur craint la pleine MER et ses dangers inconnus. Il navigue à vue le long des côtes pour ne pas s'égarer et pour y trouver refuge lors des TEMPÊTES. Aussi, faute d'expérience, la géographie de Cosmas est-elle entachée de nombreuses erreurs. Il croit que l'OCÉAN ARCTIQUE communique avec la mer Caspienne et qu'il est impossible de naviguer sur l'Atlantique à cause de COURANTS, de BROUILLARDS, d'une multitude de monstres marins et de son étendue illimitée. Il se représente l'UNIVERS comme un vaste plan rectangulaire, au milieu duquel la TERRE habitée émerge de l'océan, entourée de murs qui se rejoignent pour former la voûte céleste. Au nord, le SOLEIL gravite autour d'une haute MONTAGNE conique. D'après les récits de voyageurs de retour d'Extrême-Orient, il décrit la navigation jusqu'en Chine le long des côtes d'Annam. Mais lui, Cosmas, n'a jamais dépassé le DÉTROIT de Malacca.