Le grade d'amiral (de l'arabe émir) est le plus haut de la hiérarchie des officiers de marine. L'amiral commande une flotte, une escadre. En dessous de lui viennent vice-amiral, contre-amiral, capitaine de vaisseau, capitaine de FRÉGATE, capitaine de corvette, lieutenant de vaisseau, enseigne de vaisseau de première et de deuxième classe.

Les embarcations qui naviguent sur la RADE de Brest s'arrêtent. Les matelots lèvent les AVIRONS à la verticale, le patron se met debout et ôte son bonnet : l'amiral passe dans son canot. Les bâtiments au mouillage assemblent la garde et saluent au son du fifre et du tambour : l'amiral traverse la rade. Son canot se dirige vers un vaisseau qu'il désire inspecter. Il ABORDE par tribord, le côté noble du bâtiment. L'amiral franchit la coupée. Le BOSCO salue au sifflet. Une double haie de 6 hommes, rangés sur le bord, le bonnet à la main, rend les honneurs. Le commandant et les officiers battent "aux champs". L'inspection achevée, l'amiral regagne son navire : dans ses appartements situés à l'arrière, assisté d'un état-major soucieux de prévenir ses désirs, il règne en souverain sur la flotte.

Roald Amundsen (1872 - 1928), navigateur norvégien, arma le Gjöa, un petit cotre de 47 tonnes qui, en 1905, fut le premier navire à passer de l'Atlantique dans le Pacifique par le nord de l'Amérique. Le 14 décembre 1911, Amundsen fut le premier homme à atteindre le pôle Sud.

"Nous n'avons rencontré aucune difficulté", note Roald Amundsen dans son JOURNAL de bord, le 12 septembre 1903. Pourtant son petit COTRE a quitté la Norvège depuis 3 MOIS, a effectué au nord de l'Amérique une navigation délicate, a rencontré la BRUME, les GLACES dérivantes, essuyé une violente TEMPÊTE, cherché sa route dans des MERS jamais explorées. Il en faut plus, apparemment, pour impressionner ce gaillard et les robustes compagnons qu'il s'est choisis. Le cotre est pris dans les glaces, l'HIVER survient, le thermomètre descend à -61 DEGRÉS. L'ÉTÉ, des nuées de moustiques harcèlent les navigateurs. Malgré tout, chaque JOUR, l'équipage effectue des relevés scientifiques, et ce n'est qu'en 1906, après 3 HIVERNAGES, que le Gjöa entre dans la BAIE de San Francisco; premier navire qui soit venu dans ce port par le passage du nord-ouest, il y est depuis lors, pieusement conservé.

Emblème de la marine, l'ancre est une pièce d'ACIER qui, par sa forme, pénètre dans le fond de la MER et maintient le navire immobile. Il existe divers types d'ancres : les classiques, avec un jas et 2 pattes; celles en forme de soc de CHARRUE; celles à 2 pattes larges...

Le ketch entre dans la BAIE. Elle est vaste, déserte car sur la côte ouest de l'Irlande, les yachts sont rares, et les anses nombreuses. Le capitaine, d'un coup d'oeil, repère l'endroit le plus favorable. La grand-voile est amenée pour réduire la vitesse, puis les équipiers préparent sur le pont l'ancre et la chaîne, élongée en SERPENT pour qu'elle se dévide sans accroc. L'ancre est en pendant à l'étrave, sous le davier. A l'endroit qu'il a repéré, le barreur loffe, le voilier vient VENT debout, s'arrête. "Mouille !" crie le capitaine. L'ancre file vers le fond. Lorsqu'elle l'atteint un équipier bloque la chaîne sous sa botte, puis la laisse se dévider lentement, au fur et à mesure que le bateau recule, nez au vent. Il ne reste plus qu'à assurer l'AMARRAGE de la chaîne. Le capitaine va à l'avant. L'EAU est si claire qu'il voit l'ancre, fichée dans le SABLE blanc, par 4 mètres de fond.

Cône de toile relié au bateau par un fort filin. Par mauvais temps, l'ancre flottante maintient l'avant ou l'arrière d'un petit navire dans l'axe du VENT et des vagues, et ralentit sa DÉRIVE.

1901. A bord d'une pirogue à voile, Tilikum, l'Américain Voss effectue le tour du monde. Soudain, en plein Pacifique, la TEMPÊTE se lève. Des VAGUES gigantesques menacent de submerger le fragile navire. Voss lance à la MER l'ANCRE flottante : le bateau se stabilise. Voss et son compagnon s'installent dans la cabane et attendent calmement la fin de la tempête. Quelques MOIS plus tard, au large de l'AUSTRALIE, Voss, seul à bord, doit affronter à nouveau le mauvais temps. Il applique sa tactique favorite. Au milieu de la NUIT, Voss monte sur le pont : son fanal est éteint. Il aperçoit alors un navire qui fait route droit sur Tilikum. Trop tard pour manoeuvrer ou pour rallumer le fanal, Voss enlève sa botte, arrache sa chaussette, la trempe dans le PÉTROLE, y met le FEU et l'agite à bout de bras. Le navire voit le signal. Il s'éloigne. Tilikum peut rester en sécurité sur son ancre flottante.

L'anguille est un POISSON osseux de forme allongée, pouvant atteindre 1 mètre de long et peser plus de 3 kilogrammes. Les anguilles naissent dans la mer des Sargasses, grandissent et vivent dans les estuaires et les rivières.

Par 400 mètres de fond dans une EAU tiède, 16 DEGRÉS, l'anguille femelle pond ses oeufs : 7 à 8 millions. Puis elle meurt. Les bébés-anguilles sont des larves minuscules, transparentes comme un petit ruban de plastique. Le COURANT du Gulf-Stream les emporte pour un long voyage : ce n'est que 3 ans plus tard qu'elles atteignent les côtes d'Europe. Elles mesurent alors environ 65 millimètres : ce sont les civelles, minces fuseaux incolores. Certaines nivelles restent et grandissent dans les estuaires, d'autres remontent les FLEUVES, les rivières. Devenues des anguilles adultes, elles vivent là plusieurs ANNÉES puis, un JOUR de septembre, elles entreprennent leur voyage vers la MER. Elles retrouvent les mâles dans l'estuaire et, en plongée profonde, traversent à nouveau l'OCÉAN jusqu'à la MER DES SARGASSES, près des côtes de Floride. Au terme de ce long trajet, elles pondent et meurent.

L'absence de système de conservation des aliments exigeait jadis d'embarquer des animaux pour les longues traversées : BOEUFS, cochons, CHÈVRES, moutons, volailles étaient sacrifiés en haute MER pour procurer des vivres frais et améliorer l'ordinaire.

Tout un parc réservé aux ANIMAUX : c'est l'un des raffinements de La Couronne, le splendide vaisseau de 70 mètres construit en 1638 sur l'ordre de Richelieu, et qui fait l'admiration de tous les marins. Le parc peut contenir quantité de MOUTONS, de COQS d'Inde, 500 volailles, des LAPINS et même des TORTUES. Il est vrai qu'il faut nourrir un nombreux équipage : 643 hommes, comprenant 6 officiers, 1 aumônier, 6 CHIRURGIENS. Une grande chambre de 10 mètres sur 6 peut accueillir 100 personnes, et 3 cuisines, toujours fumantes, préparent les repas des officiers, du capitaine de l'infanterie, des matelots. La Couronne est un trois-mâts portant 7.200 mètres carrés de voilure. Le grand-mât s'élève à 72 mètres. Le navire est armé de canons, disposés en 2 batteries. Il marque le renouveau de la marine française.

En MÉTÉOROLOGIE, l'anticyclone est une zone de hautes pressions. Lorsqu'il règne sur l'Europe, l'anticyclone amène le beau temps, avec des CIELS dégagés et des vents de secteur est à nord-est, et parfois pas de vent du tout. L'opposé d'anticyclone est dépression.

"C'est l'affaire d'une douzaine de JOURS", estiment Annie et Louis Van de Wiele. Une toute petite traversée pour ce ménage belge qui a déjà fait le tour du monde et revient, cette fois-ci, d'une croisière aux Antilles. Mais, entre les Açores et l'Angleterre s'est installé un vaste anticyclone. Le VENT est faible, voire nul. En 12 jours, le petit voilier n'a pas fait le tiers de la route. Il faut rationner les vivres. Il n'y a plus de cigarettes à bord : Annie fume la pipe. Après 21 jours de brises ridicules, l'anticyclone s'effondre. Une DÉPRESSION survient et avec elle, la TEMPÊTE : sous petite voilure, le bateau fonce vers l'Angleterre. Il est temps : il ne reste, dans la cambuse, ni sucre, ni CAFÉ, ni TABAC. Après 24 jours de MER, Annie et Louis Van de Wiele entrent à Falmouth : les CALMES de l'anticyclone ont doublé la durée de la traversée.

Ensemble des opérations conduisant à la mise en route du navire, l'appareillage peut consister à quitter un quai ou un ponton, à relever l'ANCRE, à larguer une BOUÉE de corps-mort, moteur en route ou voiles hissées.

Le CUIRASSÉ Jean-Bart est en construction : le 6 mars 1940, il est entré dans la forme ÉCLUSE de Saint-Nazaire mais, avant qu'il puisse appareiller, de multiples travaux restent à exécuter sur le navire, et surtout il faut creuser le chenal. Le lancement est prévu pour le 1er octobre. Mais les troupes allemandes ont percé le front, elles déferlent vers Saint-Nazaire. Le cuirassé va-t'il tomber aux mains de l'ennemi avant même d'être achevé ? JOUR et NUIT, les dragages sont menés avec ardeur. Le 19 juin, à 2 HEURES du matin, le chenal a enfin atteint la profondeur voulue. Aussitôt le navire appareille, avec quelques centimètres d'EAU sous sa quille. Les canons ne sont pas tous en place, la passerelle, la chambre des machines, les coursives fourmillent d'ouvriers. Tant pis, il faut fuir. Aidé par 5 remorqueurs le Jean-Bart se faufile dans le chenal. A 4 heures 40, les bombardiers allemands attaquent. Trop tard. Le Jean-Bart a appareillé pour la haute MER.

Les PÊCHES désordonnées, pratiquées actuellement, saccagent le fond de la MER et aboutissent à une pénurie de POISSON. L'aquaculture cherche à établir un ÉLEVAGE de poissons et de crustacés, dans des réserves spécialisées.

"Puisque les paysans élèvent des POULES ou des CANARDS, pourquoi ne pas, de la même façon, élever des CREVETTES ?" pense le docteur Fujinaga, un savant japonais. Il construit sa piscine à crevettes, BASSIN de plusieurs dizaines de mètres de long : l'EAU DE MER y circule à une température contrôlée. Le BIOLOGISTE emprunte à des pêcheurs des femelles chargées d'oeufs qu'il fait pondre dans le bassin. Quelques HEURES plus tard, les bébés-crevettes voient le JOUR et, au bout de 48 heures commencent à évoluer. Le docteur Fujinaga leur fournit leur nourriture du PHYTOPLANCTON et de microscopiques DIATOMÉES. Au fur et à mesure que les CRUSTACÉS grossissent, l'alimentation devient plus riche et plus variée. Voici bientôt le régime carné : les crevettes mangent de la chair de mollusques broyés. Au bout de quelques MOIS, les crevettes ont atteint la taille adulte et peuvent être vendues sur le marché : il a fallu attendre le milieu du XXème siècle pour que naisse la première ferme marine.

Permettant de mesurer la hauteur d'un astre au-dessus de l'horizon, l'arbalète, utilisée du XVe au XVIIIe siècle, se composait d'un bâton de bois gradué, de section carrée, sur lequel coulissait un autre bâton enfilé à la perpendiculaire.

Dans le port de Calicut, deux hommes, l'un arabe, l'autre portugais, comparent leurs instruments de navigation. En cette fin du XVe siècle, VASCO DE GAMA vient d'ouvrir la route des Indes par l'OCÉAN Indien que les BOUTRES arabes traversent depuis longtemps. Les deux navigateurs décident de faire un concours. Chacun vise le SOLEIL. Le Portugais place son oeil au bout de son bâton, fait coulisser la barre transversale, et la graduation lui indique la hauteur du soleil. L'Arabe, lui, utilise un kamal, simple planchette de bois fixée à une ficelle jalonnée de noeuds. Il place la ficelle dans sa bouche, la laisse filer entre ses dents jusqu'à ce que la planchette comble la distance entre l'HORIZON et le soleil : le nombre de noeuds indique la hauteur de l'ASTRE. "Mon arbalète est plus précise", affirme le Portugais. "Mon kamal est simple, bon marché et inusable", dit l'Arabe. "L'un et l'autre nous permettent de traverser les MERS", concluent-ils.